La dénutrition des seniors, parlons-en !
A l’occasion de la semaine de la dénutrition du 12 au 19 novembre 2024, faisons le point sur cette maladie insidieuse et souvent silencieuse qui touche 4 à 10% des personnes âgées à domicile et 50% des personnes âgées hospitalisées.
De nombreuses situations courantes à risque de dénutrition
- Si vous avez beaucoup de médicaments à prendre, si vous êtes déprimé et isolé, vous risquez de manquer d'appétit et de ne pas apporter suffisamment de nutriments à votre corps.
- Si vous n'avez plus la force de faire vos courses et de cuisiner parce que vous avez une incapacité physique ou cognitive, vous risquez de vous sous-alimenter de façon chronique.
- Si vous avez des problèmes dentaires, des troubles de la déglutition avec la nécessité d’adapter les textures de vos repas, vous faites parties des personnes à risque.
- Si vous êtes atteints d’un cancer et que vous ne mangez pas suffisamment à cause des nausées dues aux traitements ou par perte d’appétit, si vous avez une maladie chronique qui augmente vos dépenses énergétiques sans compensation des ingestats, ou si vous avez une maladie d’Alzheimer et oubliez de vous alimenter, vous êtes à risque de dénutrition si vous n’êtes pas déjà dénutris.
La perte de poids traduit souvent cette dénutrition. Elle affaiblit l’organisme avec de la fatigue, une perte de la force musculaire et une baisse de l’immunité.
Les signes d’alerte pour dépister la dénutrition
Vous avez perdu du poids ces derniers mois, plus de 3 à 5 kilos ? Votre appétit est faible ? Vous sautez des repas ? Vous avez des difficultés pour manger ?Il vous arrive souvent d’avaler de travers ou de tousser pendant les repas ? Vous avez des difficultés à vous alimenter, à mâcher des aliments durs ?
Il est important d’en parler à un médecin ou un diététicien qui fera un bilan de votre état nutritionnel.
En effet, une perte d’appétit ou des difficultés à manger peuvent entrainer une perte de poids, surtout lorsqu’il existe des problèmes de santé sous-jacents.
La perte de poids affaiblit l’organisme et se traduit par une fatigue, une perte de force musculaire et une baisse de l’immunité. On parle de dénutrition.
Une évolution insidieuse avec des conséquences
Ce n’est pas parce que la dénutrition évolue à bas bruits qu’elle n’est pas sans conséquence.Outre la perte de poids qui peut être plus ou moins visible en fonction de l’ampleur des vêtements, la dénutrition peut avoir d’autres conséquences :
- Une fonte de la masse musculaire et perte de la force musculaire
- Un risque accru de chutes et de fractures
- Une tendance à développer des infections avec une baisse de l’immunité
- Des difficultés de cicatrisation et jun risque d’escarres accru
- Un affaiblissement et une baisse de l’état général
- Un retentissement psychique et relationnel
7 conseils pour lutter contre la dénutrition
1 . Gardez votre poids de forme et maintenez votre masse musculaire
L’objectif est d’apporter à votre corps ce dont il a besoin et s’exercer pour conserver bonne masse musculaire. Pratiquez une activité physique que vous aimez, seul, en famille ou entre amis. Cela peut-être aussi simple que la marche trente minutes minimum par jour, le jardinage, ou la gymnastique. L’essentiel est la régularité.
Ainsi, vous stimulerez vos muscles qui en retour demanderont davantage d’énergie, ce qui stimulera votre appétit : un cercle vertueux !
La perte de muscle est estimée à 1% par an tous les 10 ans.
- Jusqu’à 75 ans, la perte de masse maigre est concomitante d’une prise de masse grasse. Le poids peut donc rester stable mais la répartition de la masse grasse est différente, visible sur certaines parties du corps, comme « les poignets d’amour ». La masse grasse peut s’accumuler aussi autour des organes profonds, le foie, le cœur et participer à l’apparition de maladies métaboliques comme le diabète ou l’hypertension, plus fréquentes avec l’âge.
- Après 75 ans, le corps perd à la fois de la masse grasse et de la masse maigre. Le tissu musculaire se modifie qualitativement et quantitativement avec une perte de la force musculaire. Les risques de dénutrition sont d’autant plus importants.
2 . Stimulez votre appétit pour rester en forme
- Quelques soient les circonstances, veillez à vos repas.
- Prenez le temps de préparer une table haute en couleur.
- Prêtez une attention aux odeurs, utilisez des herbes des épices, alternez les textures,
- Varier les plaisirs de la table, appréciez la convivialité, acceptez les invitations.
3. Veillez à vos apports quotidiens en protéines
Pour mieux assimiler les protéines :
- Les privilégier au déjeuner, avec un complément le soir
- Les consommer dans les 3 heures suivant l’exercice
- 50 % sous forme animale / 50 % sous forme végétale
- Associer viande/poisson ET fruits/légumes (riches en potassium)
- Penser aux associations : céréales + légumes secs
- Vous n’aimez plus ou pas la viande ? Il est tout à fait possible de supprimer la viande ou d’en manger moins à condition de la remplacer par des poissons, des œufs, du fromage. Si vous n’aimez pas la viande rouge, tournez-vous vers la viande blanche ou le jambon qui se mange plus facilement.
- Selon les saisons, les crustacés sont aussi une bonne alternative à la viande : régalez-vous d’huîtres, de moules, crevettes et langoustines.
- A l’occasion, on peut de temps en temps intégrer des steaks végétaux mais attention leur teneur en fer et protéines est beaucoup moins intéressante.
- N’oubliez pas les œufs. Ils sont des protéines d’excellentes qualités nutritionnelles avec tous les acides aminés nécessaires à l’organisme. Ils sont faciles à utiliser, cuisiner. Par exemple, si vous avez plus d’appétit le matin que le soir, pensez à manger des œufs de temps en temps au petit-déjeuner.
4. Limitez votre consommation d’alcool, moins bien assimilée par l’organisme
- Pour les consommateurs quotidiens, essayez de ne pas dépasser un verre par jour et d’avoir des jours dans la semaine sans consommation ;
- Pour les consommateurs occasionnels, essayez de ne pas dépasser 2 verres par occasion, d’avoir au moins 2 jours sans consommation dans la semaine et de ne pas dépasser 7 verres par semaine.
5. Fractionnez vos repas et intégrez toutes les composantes alimentaires
Pensez à faire trois à quatre repas par jour variés et équilibrés. Buvez de l’eau sans soif pendant et entre les repas, soit 1,5 litres par jour. Des féculents ou produits céréaliers complets pour l’énergie, des protéines facilement assimilables pour les muscles, des matières grasses indispensables en assaisonnement, des fruits et légumes pour leur richesse en fibres, en antioxydants, en eau, des produits laitiers pour leur apport en calcium et leur complément en protéines, des produits sucrés pour l’énergie et pour entretenir les petits plaisirs.
Les besoins nutritionnels ne diminuent pas avec l’âge. Il est donc nécessaire de répartir les apports alimentaires sur trois, voire quatre repas par jour.
Une collation supplémentaire permet de boire sans attendre la soif, soit en s’hydratant par des boissons, soit par des aliments riches en eau, comme les fruits.
Elle permet aussi de compléter des besoins en calcium plus importants du fait des plus grandes difficultés du tube digestif à absorber ce minéral.
La collation permet enfin de répondre à des besoins énergétiques plus importants du fait d’une activité physique ou d’une maladie chronique ou d’une infection.
Attention aux régimes non surveillés (sans sucre, sans graisse, sans gluten…). Ils peuvent diminuer votre plaisir à manger et entrainer des carences.
6. Veillez à votre santé bucco-dentaire
Prenez soin de votre dentition et consulter régulièrement votre dentiste. Il existe un lien étroit entre le délabrement dentaire et l’apparition d’une dénutrition.
L’état bucco-dentaire a tendance à se dégrader avec l’âge, veillez au bon entretien de vos dents.
7. Faites-vous plaisir et garder de la convivialité
N’attendez pas de perdre l’appétit. Prenez le temps de manger varié, en quantité suffisante. Augmentez vos apports là où l’appétit est le plus grand et enrichissez, au besoin, vos repas en ajoutant à vos préparations du lait, un œuf, des dés de jambon, du fromage, sans oublier de consommer des aliments plaisirs….
Surtout continuez à sortir, à rester actif au quotidien et à prendre vos repas en convivialité.
Luttons contre la dénutrition des seniors :
Avec l’avancée en âge, il est important de continuer à bien manger et bien bouger pour rester bien dans ses baskets et bien dans son assiette !Bélénos-Enjeux-Nutrition se mobilise autour de ce thème de santé publique et peut vous aider à sensibiliser grâce à son programme "L'appétit vient en mangeant : les clés pour lutter contre la dénutrition"
N’hésitez pas à nous contacter pour mettre en place cet atelier en 5 séances.
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