Education précoce au goût des enfants
Un atout Plaisir & Santé pour le futur
Nos capacités à déguster, à expérimenter de nouvelles saveurs dépendent de notre patrimoine génétique. Elle dépend aussi de la façon dont nous avons été éduqués. Goûter fait partie intégrante de l’acte alimentaire. C’est un plaisir précoce dont le souvenir reste longtemps dans nos mémoires.
Alors quand faut-il commencer l’éducation au goût ? Comment s’y prendre pour sensibiliser les papilles de nos enfants ? Comment leur faire manger des légumes ? En quoi l’éducation au goût participe-t-elle à la santé des jeunes ?
Une éducation précoce au goût
Pendant la grossesse
In utéro, le fœtus avale au quotidien un peu de liquide amniotique qui contient divers composés aromatiques dépendant de l’alimentation de la mère. Une femme enceinte qui mange des carottes aura plus de chance d’avoir un bébé qui aime les carottes que celle qui n’en mange pas.
Ainsi, un enfant exposé très tôt à une diversité de saveurs et d’aliments aura plus de chance d’avoir un palais expérimenté.
- Si les préférences alimentaires sont génétiquement conditionnées par la sensibilité des bourgeons du goût, l’éducation précoce a une influence sur l’expertise gustative de l’enfant et du futur adulte.
Durant l’allaitement
Le goût du lait maternel dépend de l’alimentation de la mère. Un enfant nourri au sein se familiarise très tôt à la variété des arômes. Plus les flaveurs du lait seront variées, plus l’enfant a de chance d’accepter de nouveaux aliments porteurs de ces arômes.
- Une mère qui mange régulièrement des légumes favorise la consommation par son enfant de ces aliments souvent rejetés par les jeunes.
Au moment de la diversification alimentaire et après
Quand l’enfant passe d’une alimentation lactée à une alimentation diversifiée et jusqu’à deux ans, c’est le moment idéal pour explorer de nouvelles saveurs. Après cet âge, il y a des chances pour que l’enfant s’exprime par des NON intempestifs. Durant cette période de développement appelée néophobie alimentaire, votre enfant affirme sa personnalité et se met à refuser tout nouvel aliment. L’enfant a du mal, par exemple à goûter des légumes. Il accepte plus facilement les aliments au goût sucré et plus difficilement ceux au goût acide ou amer ou des textures granuleuses et collantes.
- Avant 2 ans, n’hésitez pas à proposer des légumes ou des fromages fort en goût en faisant attention à ne pas introduire de crudités, ni de légumes secs mal digérés à cet âge.
- Présentez plusieurs fois un aliment refusé, un jour sur deux par exemple. Cela permet d’augmenter l’acceptabilité de l’aliment par l’enfant.
- Surtout, n’insistez pas et soyez patient, revenez tranquillement à la charge plus tard.
- Plus l’aliment sera proposé de façon neutre plus il aura de chance d’être accepté.
Des conseils pour favoriser l’apprentissage
Ne pas forcer
L’acceptabilité de nouvelles saveurs et textures varie d’un enfant à l’autre. Pas de panique si votre aîné a aimé les légumes tôt, votre benjamin sera peut-être plus aventureux plus tard. Si vous essuyer un refus avec un aliment. Pensez à le présenter sous une autre forme en étant créatif. Dessinez des formes, des animaux, des visages en présentant l’assiette.
Cuisiner ensemble
Mettre la main à la pâte permet de donner envie de goûter ce qu’on a fabriqué. Remuer la pâte, laver les légumes, les disposer dans le plat pour créer des formes…Cuisiner ensemble permet de transmettre des recettes et de les déguster une fois achevées.
Manger en famille
Déguster des repas en famille, c’est pour l’enfant être déjà grand. Par imitation de ces frères et sœurs ou de l’adulte, l’enfant sera plus téméraire pour goûter des nouveaux plats. L’ambiance du repas est importante. Un climat de dispute n’est pas favorable à l’apprentissage gustatif. Une atmosphère calme, agréable favorise la concentration sur nos cinq sens.
Eviter les objets parasites
La télévision, les appareils connectés sont autant d’objets qui viennent parasiter la dégustation. Il est important d’offrir à l’enfant toutes les opportunités de rester concentré sur ses sensations, en commençant par la faim, les sens et le rassasiement.
Soyez force de proposition
- Proposez à votre enfant de la variété dans une même catégorie d’aliments. S’il n’aime pas les haricots verts, il peut aimer les courgettes ou les carottes.
- Laissez-lui du temps de s’habituer aux nouveautés, en commençant par de petites quantités que vous pouvez présenter plusieurs fois sous différentes formes.
- N’hésitez pas à parler à votre enfant de l’aliment et pourquoi vous l’appréciez.
- Proposez-lui de vous assister pour faire les courses, en nommant les aliments sur les étals du marché, par exemple, ou en vous aidant à la cueillette. Il sera fier de déguster l’aliment que vous avez acheté ou cueilli ensemble surtout s’il a participé à sa préparation culinaire.
N’associez pas punition ou récompense avec un aliment
Pour que l’alimentation reste un plaisir, il est essentiel que la consommation de l’aliment ne soit pas associée à une récompense ou une punition, au risque d’avoir un effet inverse.
- Evitez les injonctions du genre « finit tes légumes, tu auras ton dessert ». Cela risque de déprécier l’aliment rejeté.
- Toute félicitation pour avoir « bien mangé » ou réprimande dans le cas contraire fera comprendre très vite à votre enfant le pouvoir qu’il a sur vous à travers son alimentation.
Un atout Plaisir-Santé
La période de néophobie de 2 à 7 ans voire davantage n’est pas une période facile en ce qui concerne l’alimentation, tout comme l’adolescence.
L’adolescent, en effet, devient à nouveau rebelle à toute nouveauté, mais les bonnes habitudes alimentaires bien ancrées dans l’enfance referont surface à l’âge adulte.
Plus un enfant apprécie les aliments et devient connaisseur tôt dans sa vie, plus il aura de chance de manger varié et par conséquent d’équilibrer son alimentation à l’âge adulte.
L’éducation au goût est donc d’un enjeu majeur pour le futur.
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