Précarité alimentaire chez les étudiants
Réussir ses études implique nourrir suffisamment et sainement son cerveau. Une nouvelle étude* intitulée « Bouge ton Crous », réalisée du 23 septembre au 10 décembre 2023 par la Fédération des Associations Générales Etudiantes (FAGE), auprès de 7531 étudiants, montre que 19% d’entre eux ne mangent pas à leur faim.
Quelles sont les raisons à l'origine de cette situation ? Comment faire pour y remédier ? Quels sont les conseils nutritionnels pour aider les étudiants à bien manger pour bien étudier ?
Précarité alimentaire : les étudiants boursiers ne sont pas les seuls
28% des étudiants boursiers déclarent ne pas manger à leur faim selon cette étude. Cela concerne aussi 16% des étudiants non boursiers. Malgré un tarif à 3,30 euros par repas pour les non boursiers et à 1 euros pour les boursiers et étudiants précaires, les étudiants jugent ces tarifs trop élevés. Selon l’étude* :
- Un étudiant non boursier sur cinq (19,1%) renonce à manger au Crous en raison du coût, ce qui les amène à sauter 3 à 4 repas par semaine.
- La moitié environ des étudiants (49%) n’ont pas les moyens d’acheter des fruits et légumes frais chaque semaine.
Difficultés des étudiants à faire face à leurs besoins nutritionnels
Ces dernières années, avec la crise inflationniste, la difficulté des jeunes à faire face à leurs besoins alimentaires est croissante :
- « 1 jeune sur 2 n’a plus les moyens de financer son quotidien » **,
- « 30 % d’entre eux réduisent leurs dépenses liées à l’alimentation et la santé »**,
- « 97% des étudiants se restreignent sur la quantité et la qualité de leur alimentation. » ***,
- « 43% des étudiants interrogés sautent des repas pour des raisons financières »***.
Bénéficier d’une alimentation suffisante et équilibrée est pourtant un besoin fondamental pour tous.
Coût élevé de la vie étudiante
Le logement est le premier poste de dépense des étudiants. Un tiers des étudiants interrogés dans l’étude menée par la FAGE souhaiteraient obtenir un logement Crous en raison des prix des loyers ou de leur situation géographique. Cependant, les étudiants se plaignent souvent de la vétusté des bâtiments, de leur insalubrité qui joue également sur leur état de santé. A ces dépenses, s’ajoutent le transport, le coût des études. L’alimentation est souvent le poste sur lequel ils rognent le plus facilement.Aussi, 41% des étudiants ont un travail en parallèle pour subvenir à leurs besoins. Parmi eux, 35% consacre plus de 12 heures par semaine à un emploi en dehors de leurs études.
Propositions d’aide aux étudiants
Les demandes auprès des banques alimentaires augmentent constamment et notamment, de la part d’un public de plus en plus jeune, étudiants mais également les jeunes en premier emploi. Malgré l’engagement de ces structures pour répondre à cette recrudescence de bénéficiaires, il est malheureusement difficile de satisfaire toutes les demandes.Face à ce constat, la FAGE demande l’ouverture d’une tarification unique à 1 euros pour tous les étudiants et la mise en place de services de restaurations étudiantes sur tous les sites de formation. La demande vise également à un gel des prix des loyers et des charges locatives pour cette population. La construction de logement étudiant est actuellement loin d’atteindre l’objectif de 60000 logements prévus en 2018.
Astuces pour une alimentation saine et des études sereines
Comment ajuster au mieux votre budget alimentaire tout en conservant une alimentation saine et équilibrée ? Voici quelques astuces pour s’alimenter au mieux au quotidien, malgré la crise inflationniste.1. Prévoir ses menus : des économies au rendez-vous !
Prévoir les menus hebdomadaires aide à acheter au plus juste toute en évitant le gaspillage. Découvrez nos conseils malins pour votre liste de courses :- Des sources de protéines plus économiques : Privilégier les légumineuses (lentilles, pois chiches, haricots blancs...), les œufs, le poisson en conserve (thon, maquereau, sardine)
- Des féculents moins onéreux : Essayer de nouveaux féculents et varier les : pâtes , riz, semoule, maïs, quinoa, orge, boulghour, blé en grains, pois cassés et autres légumineuses.
- Des légumes moins coûteux : Pensez aux légumes racines (navets, carottes et autres tubercules) souvent moins coûteux que les autres légumes. Jetez un œil au rayon surgelés et aux conserves, les légumes ou fruits y sont souvent moins chers.
- Des produits laitiers natures : Privilégiez les yaourts natures agrémentés de morceaux de fruit frais, en conserve ou secs, avec des noix, du miel, de la confiture…
Le fromage (râpé, frais, classique) dans les plats ou en fin de repas vous aidera aussi à apporter des protéines et du calcium, à vous rassasier et à apporter un effet plaisir. - Privilégiez l’eau du robinet, le café fait avec une cafetière classique ou à piston, le thé fait dans une théière (ou thermos) plutôt qu’à la tasse. Cela permet d’économiser sur les boissons.
2. Courses alimentaires : les principes de bases pour bénéficier du meilleur prix
- Comparez les prix au kilo et acheter le volume le plus adapté pour ne pas gaspiller,
- Privilégiez les « gros » volumes si vous avez la possibilité de congeler ou de partager le coût d’achat à plusieurs,
- Profitez des promotions notamment au rayon de l’épicerie sèche : ces aliments se conservent bien et serviront de base à la plupart de vos repas,
- Vérifiez le rayon des produits dont la date de péremption approche, il y a parfois de très bonnes affaires qui permettront d’améliorer l’ordinaire sans dépasser votre budget,
- Allez au marché quelques minutes avant sa fermeture, vous pourrez probablement y faire de bonnes affaires.
3. D’autres façons de se nourrir avec un petit budget :
En dehors des magasins et des points de distributions alimentaires, d’autres solutions peuvent vous aider à bénéficier de prix attractifs.- Les applications de vente à bas prix d’invendus alimentaires peuvent être intéressantes en fonction de votre région. Si vous n’avez pas forcément le même choix qu’en magasin traditionnel, le rapport qualité-prix est souvent à votre avantage.
- En saison, les cueillettes directement à la ferme permettent souvent de diminuer les coûts d’achat des fruits et légumes. Si vous êtes un peu plus débrouillard.e ou que vous avez de bonnes connaissances en botanique : les cueillettes sauvages de plantes, champignons et baies comestibles peuvent également diversifier l’alimentation.
- Les AMAP étudiantes : associations paysannes en lien avec une association étudiante
4. Des idées recettes pour bien manger avec un budget limité :
- Préparez maison, si vous en avez la possibilité, pour un coût beaucoup moins élevé : quiches ou tartes salées, des pizzas, des croque-monsieur etc...
- Arrangez-vous avec des autres amis étudiants pour que chacun prépare un « gros » plat à partager : lasagne, tajine, risotto, couscous ou autres plats traditionnels.
- 12 recettes faciles, rapides et peu chère : campagne « en 2-2 » de Santé Publique France
- Le guide alimentaire de l’étudiant par le diététicien Thomas Zirn et l’université de Picardie
Organismes accueillant des étudiants et projets autour de l’alimentation à petit budget ?
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Bélénos-Enjeux-Nutrition est acteur de projets solidaires à destination des populations les plus fragilisées. Bilans individuels, ateliers cuisine, conférences-débats autant d’interventions que nous mettons en œuvre au sein de structures partenaires : épiceries solidaires, association de femmes, logements de jeunes travailleurs et étudiants, centres de ressources jeunesse…
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Références
1 Enquête menée par la FAGE intitulée « Bouge ton Crous » auprès de 7531 étudiants du 23 septembre au 10 décembre 2023 via un questionnaire en ligne *2 Etude réalisée par StaffMe en octobre 2022 **
3 Etude réalisée par l’association Linkee qui lutte contre la précarité et le gaspillage alimentaire***